Tous.tes au tri de nos biodéchets !
En France, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire vient booster la réglementation en termes de réduction des déchets et notamment de tri des biodéchets ! Comment et pourquoi ?
D’abord, un petit peu d’histoire !
Aussi longtemps que le biodéchet existe, le compostage existe aussi, du moins sous une certaine forme ! Historiquement, on ne parle pas encore de compost ni de biodéchets puisque tout était (déjà) biodégradable dans la nature comme les restes de fruits, de légumes, les défections ou encore les feuilles et plantes fanées.
On va commencer à évoquer l’idée de compostage en même temps que l’arrivée de l’agriculture et de l’élevage car, en se faisant, nos ancêtres ont pu remarquer que là où le fumier et les végétaux se décomposaient, le rendement était bien meilleur qu’ailleurs dans leurs champs !
Après la Seconde Guerre Mondiale, les engrais chimiques ont commencé à voir le jour et à être utilisés partout dans le monde, en dépit de l’engrais naturel, rapidement délaissé par les paysans. L’engrais chimique présente en effet des avantages comparatifs par rapport à l’engrais naturel : il est moins cher, agit plus rapidement et plus efficacement puisqu’il détruit tout sur son passage. En effet, nous connaissons tous.tes les impacts et pollutions de ce type d’engrais notamment sur l’environnement mais aussi sur la santé tant humaine que végétale et animale !
Et pourtant, dès le début du 20ème siècle, la méthode de compostage dite « Indore », existe et est pratiquée pour l’agriculture et le jardinage encore aujourd’hui !
Méthode naturelle ?
Apportée par un agronome britannique, la méthode de compostage Indore s’est révélée être la plus efficace parmi les nombreuses d’autres techniques de compostage qu’il a pu tester sur une période de 30 ans ! Et le résultat est sans appel : cette technique est naturelle ! En effet, elle consiste à simplement disposer par couches ¾ de déchets végétaux avec ¼ de fumier qu’on vient retourner pendant la durée de décomposition.
Aujourd’hui, les méthodes biologiques redeviennent peu à peu les stars chez les agriculteurs et autres jardiniers, mais aussi prennent de plus en plus d’ampleur au sein des populations ! Il existe alors une multitude de techniques de compostage, adaptables et accessibles à tous !
Et pour moi, quels types de compost ?
Le compostage est alors important car il va permettre de valoriser naturellement nos biodéchets, qui représentent un tiers de notre poubelle ménagère ! À Lyon, cela représente 53 kg de déchets alimentaires par personne chaque année (Source : Métropole de Lyon, 2024).
Il est donc primordial d’informer votre entourage, vos voisin.es, vos collègues, vos ami.es sur ces chiffres, sur les conséquences du gaspillage alimentaire et des biodéchets !
💡 Mais surtout sur les solutions qui existent comme le compostage en posant une affichette « Le saviez-vous ? Il existe de multiples raisons de composter ! ».
À chaque problème, une solution. Pour une solution, il y a plusieurs manières de faire. Voyons tout ça ensemble.
Le compostage individuel
Le bac à compost individuel est fait pour celles et ceux qui ont un petit coin de verdure ! Celui-ci peut être en bois, en plastique ou en métal et doit être placé sur une surface plane, idéalement à l’ombre. Pour obtenir une belle matière, avoir un mélange équilibré de déchets secs et humides est primordial. La méthode est assez similaire à la méthode Indore, il lui faut un rapport 2/3 de biodéchets (matières azotées) pour 1/3 de matières sèches (carbonées). En effet, le compost ne doit être ni trop sec ni trop humide pour favoriser la fermentation.
S’il devient trop humide, il suffit d’ajouter des matériaux secs tels que des feuilles mortes ou des copeaux de bois. En revanche, si le compost est trop sec, on peut l’arroser avec de l’eau. Le mélanger régulièrement favorise son aération et facilite la répartition des micro-organismes. Ensuite, il faut s’armer de patience et le surveiller régulièrement !
✔️À Lyon, il est possible d’obtenir un bac à compost individuel avec la Métropole de Lyon qui a déjà pu distribuer 26 000 composteurs individuels !
Le lombricompostage ou le vermicompostage est destiné à tout le monde ! En maison ou en appartement, seul.e ou en famille, jardin ou balcon, cette technique prévoit que des vers, nommés eiseinia fetida, se nourrissent des biodéchets, les digèrent et les rejettent. Résultat, on obtient un engrais tout à fait naturel et efficace pour les plantes ! Attention toutefois à ne pas déposer d’agrumes, de protéines animales, d’ail ou d’oignons, qui ne conviennent pas aux vers ou bien sont trop longs à se décomposer.
✔️ À Lyon, il est possible de se mettre au lombricompostage avec l’association Eiseinia !
Pas de vers ? Pas de problème ! Le bokashi est un procédé de fermentation lactique où les biodéchets sont fermentés naturellement grâce à l’apport d’activateurs bokashi (son de blé, mélasse et micro-organismes efficaces). Ils vont transformer les aliments en acide lactique, c’est pourquoi on obtient un jus de fermentation, aussi appelé thé de compostage. Ce liquide est une véritable source de nutriments pour les plantes. Où le bokashi passe, les biodéchets trépassent, puisque la quasi-totalité de nos déchets organiques sont acceptés ! Pour cette méthode, il ne faut qu’un seau à disposer à la maison, mais attention, il faut acheter cette matière !
✔️ Pour se fournir du son de bokashi à Lyon, c’est possible dans les commerces de jardinage.
Le compostage partagé
Si vous souhaitez faire du compostage un moyen de réduire vos déchets et de faire du lien social, il y a le compostage collectif ou partagé ! Souvent composé de 3 bacs : bac de matière sèche, de compost et de maturation, on vient y déposer nos déchets organiques qui sont en contact direct avec le sol. Dans une copropriété, pour des entreprises, dans des jardins partagés ou dans d’autres structures (MJC, écoles, jardins publics…), ces composteurs accueillent autant de personnes que de déchets alimentaires !
✔️ Pour lancer un composteur partagé, participez à notre atelier « Montez un composteur entre voisin.es »
💡 En bonus, on peut se créer des habitudes et motiver nos voisin.e.s, ami.e.s, collègues ou famille ! Comment ? En apposant une affichette « Astuce pour bien démarrer son compost » ou bien « Découvrons le compost ensemble » puis organiser une visite de compostage partagé !
Pssst ! Il y a déjà 900 sites de compostage collectif dans la métropole lyonnaise et d’autres peuvent être installés sur demande !
Bref, de multiples outils à portée de tout le monde pour essaimer ces pratiques un peu partout !
Toutes ces méthodes simples sont efficaces pour réduire une grosse partie de nos déchets ainsi que les émissions de CO2 engendrés par eux par la même occasion.
Elles permettent aussi de restaurer le cycle naturel de la terre, en rendant directement à la terre, avec ou sans vers de terre, ce que nous donne la Terre, comme faire pousser des pommes de terre !
Témoignage de Tristan, Ambassadeur à Mouvement de palier : « J’ai commencé à composter il y a 6 mois, et je change ma poubelle grise beaucoup moins fréquemment qu’auparavant ! Et en prime, mes déchets alimentaires deviennent utiles car ils servent à faire pousser mes légumes ! »
Et les bornes à biodéchets ?
Depuis le 1er janvier 2024, l’ensemble des collectivités territoriales sont obligées de proposer des solutions de tri et de valorisation des biodéchets. Et la Métropole de Lyon n’est pas épargnée par cette mesure. Face aux quelques 70 000 tonnes de déchets alimentaires produits par an dans la métropole, cette dernière a pu déployer un important dispositif, en installant 2 500 bornes à biodéchets partout dans l’agglomération. Tous les déchets organiques y sont entreposables, incluant les matières d’origine animale et les agrumes.
Des sacs kraft ainsi que des bio-sceaux sont proposés aux citoyen.nes par les mairies d’arrondissement au démarrage de leur démarche. Là aussi, tout le monde peut rejoindre le mouvement, comme déjà 6 Grands Lyonnais sur 10 (Source : Métropole de Lyon, 2024).
Où finissent ces déchets ?
Ils terminent leur course dans une plateforme de compostage, notamment chez les Alchimistes ou encore Ouicompost où ils sont triés (coucou, les sacs plastiques) puis ils passent par une plateforme de traitement qui permet de transformer les déchets. Après plusieurs mois de processus/maturation, ils sont vendus aux agriculteur.rices locaux.ales et aux habitant.es de Lyon sous forme de compost prêt à l’emploi. Ces méthodes utilisées sont des processus dits « Carbone », tandis que le compostage peut etre travaillé de manière professionnelle en localité comme les métiers de Maitre composteur.e professionnels. Il existe également d’autres techniques qui proposent d’autres projets de société comme la stratégie plan B d’Eisenia.
Cette solution est adaptée aux personnes qui n’ont pas accès à un site de compostage partagé ou qui n’ont pas l’espace d’avoir un lombricomposteur ou un bokashi à la maison. Néanmoins cette solution, à échelle industrielle, laisse de côté l’aspect convivial du composteur partagé et le retour à la terre des citoyen.nes de toutes les autres techniques. Pour autant, c’est une entrée en matière facile, pour celles et ceux qui ne passent pas encore le pas du compostage !
Alors, prêt.es à mettre votre poubelle grise au régime ?!
Sources :
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/jardinage/comment-utiliser-compost-jardin
https://mjcconfluenceenvironnement.files.wordpress.com/2020/03/histoire-du-compostage.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041553759
https://www.grandlyon.com/services/je-composte-mes-dechetshttps://tous-au-potager.fr/le-rapport-carbone-azote-pour-composter/