Nos smartphones et nous : une histoire qui peut en cacher une autre…

Depuis leur apparition en 2007, 7 milliards de smartphones ont été vendus dans le monde…

Bientôt plus que d’habitants sur cette Terre !

Chaque année, de nouveaux téléphones toujours plus performants arrivent sur le marché. Mais derrière cette folie du smartphone se cache une dure réalité, celle de la pollution qu’ils engendrent, des nombreux déchets qu’ils laissent sur leur passage, sans parler des coûts sociaux

Les raisons qui nous poussent à changer si souvent

En France, les utilisateurs de téléphones changent en moyenne tous les deux ans de modèle. Pourtant, 88 % de ces appareils fonctionnent encore au moment du nouvel achat ! Des facteurs psychologiques et sociaux peuvent expliquer ces changements, mais il faut aussi tenir compte de l’obsolescence programmée.

En effet, les effets de modes, les publicités incitatives et les promotions excessives nous incitent à toujours investir dans du neuf et du plus performant.

D’autre part, lorsque notre téléphone présente une défaillance, il est très compliqué de trouver des pièces de rechange. Difficile aussi de continuer d’utiliser son téléphone lorsque les mises à jours logicielles deviennent beaucoup trop lourdes pour notre petit téléphone qui a été conçu pour ne pas les supporter sur le long terme… Les smartphones ne sont pas conçus pour être robustes ou réparables, ni compatibles et évolutifs dans le temps.

Ce sont en réalité de vrais objets prêts à jeter !

Conséquences de cette surconsommation 

Cette rotation excessive n’est pourtant pas sans conséquence. Les  impacts sont à la fois environnementaux, sociaux et sanitaires.

D’après l’Ademe, nos smartphones font quatre fois le tour de la Terre avant d’arriver dans nos magasins, entre l’extraction des matières premières, la fabrication des composants, leur assemblage et leur distribution. De l’extraction des matières premières jusqu’à leur fin de vie, le cycle de vie de nos téléphones n’est pas si intelligent et provoque des dégâts importants aux quatre coins de la planète : violation des droits humains, épuisement des ressources non renouvelables, rejets toxiques et émissions de gaz à effet de serre

L’opacité de la composition des téléphones

Même si la composition de notre téléphone n’est pas vraiment transparente (cette opacité est entretenue par les fabricants), ceux ci sont composés, outre le plastique, de 40 à 60 % de métaux. Lourds, précieux ou terres rares, l’extraction de ces minerais participe à la destruction des éco-systèmes de leur lieu d’origine et provoque la contamination de l’eau et des sols. Et leur utilisation excessive appauvrie des réserves non renouvelables déjà très limitées.

En Chine, par exemple, l’exploitation de néodyme (aimant extrait des terres rares) pollue les eaux par des rejets d’eaux acide et de métaux lourds, ce qui engendre des problèmes sanitaires. En République du Congo, on appelle certains minerais les « minerais de sang » car ils conduisent à des conflits armés. C’est le cas par exemple du Tentale, autre terre rare. D’après l’UNICEF, environ 40 000 enfants travaillent, dans des puits creusés à main nues pour extraire ce métal indispensable pour permettre à notre téléphone de sauvegarder ses données lorsqu’il s’éteint. Des conditions de travail déplorables qui violent les droits humains. Et malheureusement, les décès ne sont pas rares.

Difficile d’imaginer que notre simple téléphone puisse avoir un passif aussi lourd…

Le recyclage coûte cher !

En France, moins de la moitié des téléphones sont collectés pour être recyclés et 30 millions d’appareils inutilisés dormiraient dans nos tiroirs

Et lorsqu’ils sont récoltés, la gestion de leur fin de vie est encore compliquée aujourd’hui.  Sur la cinquantaine de métaux fréquemment utilisés dans le numérique, très peu trouvent des filières pour être recyclées. Dispersés par milligrammes dans des milliards d’objets, sous forme d’alliages complexes, les techniques pour séparer et recycler ces métaux coûtent malheureusement plus cher que d’envoyer des personnes chercher des matières premières directement dans le sol, à la mine…

Alors, que pouvons-nous faire ? 

Malgré cette situation compliquée, notre champs d’action est très vaste !

Des solutions existent !

Tout d’abord, éviter l’achat compulsif et choisir un téléphone dont l’impact sera moins important.

Nous pouvons également penser à l’achat d’un petit téléphone ancienne génération si nous n’utilisons ni les réseaux, ni internet. L’impact de ces téléphones est bien moins important que les plus récents. Leur fabrication demande moins d’énergie et surtout nécessite deux fois moins de métaux (lourds, précieux ou terres rares ! toujours eux…).

Mais nous pouvons aussi nous dire que l’achat neuf n’est pas obligatoire. Il est très facile maintenant de s’acheter un téléphone d’occasion sur des sites comme BackMarket ou Le Bon Coin, ou simplement dans les vides greniers.

Nous pouvons également allonger la durée de vie de nos smartphones. En effet, après quatre ans de bons et loyaux services, un smartphone verra ainsi son impact divisé par deux.

La batterie et l’écran sont les deux éléments qui méritent toute notre attention. Ils doivent être chouchoutés, afin de nous aider à prolonger la durée de vie de nos téléphones. Éviter de les laisser branchés toute la nuit et essayer de maintenir le niveau de batterie entre 20 et 80% permet d’allonger la durée de vie de la batterie, certaines coques permettent de bien protéger les écrans même des chutes que connaissent parfois nos téléphones… autant de petits gestes qui ont des impacts beaucoup plus importants qu’on ne le pense à première vue !

Et si la panne de votre téléphone devient sérieuse, alors voici quelques pistes qui peuvent vous aider : les Repair-café et atelier d’auto-réparations seront vos meilleurs alliés ! Pour les trouver, rendes-vous sur la carte Agiralyon.fr/carte.

Autre alternative : d’origine néerlandaise et né en 2013, le Fairphone est un smartphone éthique et modulaire conçu pour durer. Les pièces détachées du téléphone sont disponibles sur simple commande pour que chaque propriétaire puisse effectuer lui-même et très facilement toutes les réparations nécessaires afin d’en allonger la durée de vie !

Ambassadeurs, à vous de jouer !

Ce mois-ci, c’est en proposant à  vos voisins la possibilité de donner leurs téléphones inutilisés pour les envoyer au recyclage que  Mouvement de palier vous propose d’agir dans votre immeuble !
En mettant en place une collecte qui permettra à tous d’alléger ses tiroirs, vous inciterez vos voisins à réfléchir à cette problématique du recyclage des téléphones.

A l’aide de votre affichette à poser dans votre entrée d’immeuble, Mouvement de palier vous propose de collecter un maximum de téléphones inutilisés.

Une fois collectés, Mouvement de Palier sera là pour vous aider à leur donner une seconde vie grâce à Envie Rhône qui pourra les réparer ou les envoyer au recyclage pour ceux qui ne peuvent plus être sauvés !

Pour en savoir plus, nous vous conseillons : 

La folie du smartphone, un poison pour la planète, Article Reporterre du 10 septembre 2019

Les impact du smartphone, Clés pour agir, ADEME, juin 2019

La face cachée du numérique, Clés pour agir, ADEME, novembre 2018

2 thoughts on “Nos smartphones et nous : une histoire qui peut en cacher une autre…

Défi : Collectons nos vieux téléphones portables – Mouvement de palier

[…] Lire l’article Le mode d’emploi […]

12 août 2020 at 2:40 pm

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11 février 2021 at 6:01 pm

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